Additif FAP : fonction, guide d'emploi et bonnes pratiques

Un message relatif au niveau d’additif FAP vient de s’afficher sur votre tableau de bord ? Ou peut-être que votre FAP s’encrasse beaucoup trop souvent ? Vous allez probablement devoir utiliser de l’additif. Mais lequel ? Et comment procéder ? On vous dit tout dans ce guide pratique !

Qu'est-ce qu'un additif FAP ?

L'additif pour filtres à particules, ou additif FAP, est un liquide chimique injecté automatiquement dans le réservoir de carburant de certains véhicules diesel. Sa formule repose principalement sur des oxydes métalliques : oxyde de fer, dioxyde de cérium et différents solvants. Ce mélange, souvent appelé cérine ou Eolys selon les fabricants, contribue au fonctionnement du filtre à particules.

Les particules de suie produites par la combustion du gazole s'accumulent dans le FAP et peuvent finir par obstruer le filtre. L'additif vient donc abaisser la température nécessaire pour brûler ces particules : au lieu de 600 °C, la combustion démarre dès 350 à 450 °C avec un additif, voire dès 200° C avec un additif FAP dopé au magnésium.

En clair :

• Sans additif FAP : les particules ne brûleront pas aux conditions normales de fonctionnement du moteur diesel ;
• Avec additif FAP : il y a plus de chances de les brûler en roulant normalement, notamment pendant les trajets sur autoroute et les accélérations franches.

Les constructeurs installent un système d'injection d'additif sur certains modèles diesel. À chaque plein de carburant, une petite quantité d'additif se mélange automatiquement au gazole depuis un réservoir dédié placé à bord. Le filtre se nettoie seul pendant que vous roulez, tant que le niveau d'additif reste correct dans son réservoir dédié.

Tous les véhicules ont-ils besoin d’un additif FAP ?

Seuls les véhicules diesel peuvent être concernés (pas tous). Si vous roulez en essence, en hybride essence ou en électrique, passez votre chemin.

PSA a lancé les premiers filtres à particules additivés en 2000. Le constructeur français devient ainsi un précurseur sur cette technologie. Depuis 2009, le groupe PSA équipe l'ensemble de ses véhicules diesel de FAP additivés.

Entrée en vigueur en 2011, la norme Euro 5 a rendu obligatoire le filtre à particules sur tous les véhicules diesel neufs, mais pas nécessairement avec additif. Le système avec cérine/Eolys reste principalement utilisé par le groupe PSA/Stellantis (Peugeot, Citroën, DS), certains modèles Mini équipés de moteurs PSA et certaines motorisations issues de collaborations Ford/PSA.

D'autres constructeurs européens ont privilégié des FAP sans additif, qui se régénèrent uniquement par la température des gaz d'échappement. Pour aller plus loin, lisez notre article « Ma voiture a-t-elle un FAP ? ».

Quel est le meilleur système : le FAP additivé de PSA ou sans additifs ?

Vous vous en doutez, les deux technologies présentent des avantages et des inconvénients. Le FAP additivé permet une régénération à plus basse température, ce qui convient mieux aux conducteurs qui effectuent principalement des trajets urbains ou mixtes. La régénération se déclenche dès 350 - 450 °C, voire dès 200° C (au lieu de 600 °C), ce qui correspond aux conditions normales de fonctionnement du moteur lors d'un trajet sur voie rapide ou d'une accélération soutenue.

Le FAP sans additif élimine la contrainte du remplissage du réservoir de cérine, prévu en moyenne tous les 80 000 à 120 000 km selon les modèles. Vous n'avez donc aucun entretien particulier lié à l'additif. En revanche, ce système exige des températures plus élevées pour régénérer le filtre. Les conducteurs qui roulent exclusivement en ville risquent davantage de colmater leur FAP, car le moteur n'atteint pas assez souvent, voire jamais, les 600 °C nécessaires.

Au final, le choix dépend de votre profil de conduite. Si vous roulez régulièrement sur autoroute ou voie rapide, un véhicule avec un FAP sans additif conviendra parfaitement. Si vos trajets sont majoritairement urbains avec quelques portions rapides, le FAP additivé offre une marge de sécurité supérieure pour éviter le colmatage.

Les constructeurs français ont massivement opté pour le FAP additivé en considérant que la majorité des automobilistes effectuent des trajets mixtes.

Où se trouve l'additif FAP sur mon véhicule ?

Vérifiez d’abord si votre véhicule est équipé d'un FAP additivé. Consultez votre carnet d'entretien ou la documentation constructeur : s’il y a un FAP additivé, la mention sera probablement dans le volet « entretien ». Vous pouvez aussi repérer un bouchon de remplissage près du réservoir de carburant, ou un message au tableau de bord qui indique « Niveau additif FAP faible » lorsque le réservoir se vide.

En fonction du modèle, de la marque et de l’année de votre véhicule, votre additif FAP sera stocké dans l’une des trois configurations suivantes.

1. Le réservoir d'additif

Le réservoir d'additif est un conteneur rigide en plastique, d'une capacité de 3 à 5 litres selon les modèles. Il est généralement situé près du réservoir de carburant, sous le véhicule, accessible depuis l'essieu arrière.

Sur certains modèles Peugeot et Citroën, vous y accédez en soulevant le véhicule avec un cric. Le réservoir dispose d'un bouchon de remplissage identifiable par un code couleur (gris, vert, bleu ou noir selon la génération d'additif). Une pompe intégrée au réservoir injecte automatiquement l'additif dans le carburant à chaque plein.

2. La poche d'additif

C’est un réservoir souple en plastique d'une contenance relativement faible, entre 1 et 2,5 litres selon les véhicules. La poche se trouve le plus souvent dans le coffre, fixée sur le côté ou sous le plancher, parfois dissimulée sous un cache en tissu ou en plastique. Plus rarement, la poche sera plutôt placée sous le véhicule, près du réservoir de carburant.

Contrairement au réservoir rigide, la poche ne doit pas être remplie. Lorsque le niveau d'additif devient trop faible, vous devez remplacer la poche complète par une neuve. Cette solution simplifie l'intervention mais impose l'achat d'une poche pré-remplie à chaque fois.

3. L'injection directe dans le carburant

Certains véhicules ne disposent ni de réservoir, ni de poche d'additif. Le liquide doit être ajouté manuellement dans le réservoir de carburant au moment du plein, selon le dosage indiqué par le constructeur. Cette configuration reste rare et concerne surtout des solutions de retrofit sur des véhicules initialement non équipés de FAP additivé.

Le dosage varie généralement entre 1 et 3 ml d'additif par litre de gazole. Vous devez respecter scrupuleusement cette proportion pour garantir l'efficacité de la régénération du FAP. Autrement, vous risquez d'endommager le système d'injection.

Comment savoir si je dois ajouter de l'additif FAP à ma voiture ?

C’est simple : vous aurez un message « Niveau additif FAP faible » ou « Additif FAP » sur le tableau de bord. Sur les véhicules Peugeot, Citroën et DS, ce voyant s'allume généralement 500 km avant l'épuisement complet de la réserve. Vous disposez donc d'une marge pour organiser le remplissage.

Mais vous n’êtes pas obligé d’attendre l’apparition de ce message, surtout si vous prévoyez un voyage en voiture. Votre carnet d'entretien indique la fréquence de remplissage recommandée par le constructeur, généralement entre 80 000 et 120 000 km :

• Les véhicules fabriqués après 2010 consomment généralement moins d'additif que les anciennes générations grâce à une gestion électronique plus précise du dosage.
• Certains modèles haut de gamme peuvent même atteindre 150 000 à 200 000 km entre deux remplissages.

Lors de vos révisions périodiques, le garagiste peut vérifier le niveau d'additif avec sa valise de diagnostic, car le calculateur enregistre la quantité restante et le nombre de kilomètres parcourus depuis le dernier remplissage.

Comment savoir si ma voiture consomme trop d’additif FAP ?

Comparez tout simplement la fréquence de remplissage avec les préconisations de votre carnet d'entretien. Si le voyant s'allume avant 60 000 km alors que le constructeur annonce 80 000 à 120 000 km, la consommation est anormale. Notez le kilométrage à chaque remplissage pour repérer une éventuelle dérive.

Si la consommation est effectivement anormale, il faudra investiguer les causes suivantes :

• Fuite dans le circuit d'additif : le réservoir, les conduites ou les raccords peuvent présenter une fissure ou un joint défaillant qui laisse échapper le liquide ;
• Capteur de niveau défectueux qui envoie une information erronée au calculateur : le voyant d'alerte s’allume alors que le réservoir contient encore suffisamment d'additif ;
• Conduite exclusivement urbaine : les trajets courts et répétés en ville multiplient les tentatives de régénération du FAP, ce qui augmente la consommation d'additif au-delà des prévisions du constructeur.

Le guide d’achat de l’additif FAP pour éviter le hors-piste

1. Privilégiez TOUJOURS les grandes marques reconnues

Les marques établies comme Bardahl, Eolys (PSA), Infineum ou Chevron Techron dominent le marché de l'additif FAP. Ces fabricants investissent dans la recherche et développement pour proposer des formulations compatibles avec les systèmes d'échappement. Leurs produits sont testés sur des millions de kilomètres avant leur commercialisation.

Évitez impérativement les marques inconnues ou exotiques dont les additifs low cost peuvent déposer des résidus dans les injecteurs, provoquer une surconsommation de carburant ou accélérer le colmatage du FAP.

Achetez vos additifs FAP chez des revendeurs établis, notamment en concessions, dans les centres auto (Norauto, Feu Vert, Midas) ou les sites spécialisés en pièces automobiles. Ces circuits de distribution garantissent l'authenticité du produit et sa traçabilité. Méfiez-vous des offres trop alléchantes sur les marketplaces où circulent parfois des contrefaçons ou des produits périmés.

2. Identifiez la génération d'additif compatible avec votre véhicule

Quatre générations d'additifs FAP se sont succédé chez PSA. Chacune correspond à une période de fabrication et possède sa propre formulation chimique.

Pour identifier la vôtre, consultez votre carnet d'entretien ou repérez le code couleur du connecteur sur le réservoir d'additif :

• Gris pour l'Eolys DPX42 (avant novembre 2002) ;
• Vert pour l'Eolys 176 (novembre 2002 à février 2010) ;
• Bleu pour le Powerflex (à partir de mars 2010) ;
• Noir pour l'Extend (certains modèles haut de gamme à partir de mars 2010).

Le numéro DAM ou OPR, visible sur l'étiquette de la portière conducteur, vous aidera à confirmer la génération compatible.

3. Que valent les additifs FAP universels ?

Les bidons vendus en grande surface ou en station-service sous l'appellation « Additif FAP universel » ou « nettoyant FAP toutes marques » ne remplacent pas l'additif de régénération injecté automatiquement par votre véhicule.

Ces produits grand public se versent directement dans le réservoir de carburant et promettent de « nettoyer » ou « régénérer » le filtre à particules. Leur formule contient généralement des solvants (naphta, kérosène) et parfois une faible dose de polyétheramines (PEA), un détergent qui dissout les dépôts dans le circuit d'injection.

• Ces produits n'abaissent pas la température de combustion des suies. Vous pouvez verser trois bidons dans votre réservoir : aucune régénération ne se déclenchera si votre FAP est saturé ;
• Sur les véhicules équipés d'un réservoir d'additif dédié, le calculateur dose l'Eolys à chaque plein. Si le réservoir est vide, il n’y aura aucun dosage. Le voyant « Niveau additif FAP faible » restera allumé jusqu'au remplissage du réservoir dédié.

Certains automobilistes utilisent ces additifs en prévention, tous les 5 000 à 10 000 km, pour limiter l'encrassement des injecteurs. Les retours montrent des résultats variables. Les produits contenant 10 à 30 % de PEA (Gumout Regane, Lucas Deep Clean, Red Line SI-1) dissolvent mieux les dépôts que les formules bas de gamme composées à 99 % de kérosène.