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61% des Parisiens disent « oui » aux 30 km/h
L’adhésion à la limitation de la vitesse à 30 km/h dans la quasi-totalité des rues de la capitale est assez large puisqu’elle recueille l’approbation de près des 2/3 (61%) des personnes interrogées par l’Ifop, dont 29% qui se disent très favorables à cette mesure. Des chiffres qui confirment la volonté des habitants des grandes villes de voir la vitesse diminuer dans leurs communes : en septembre 2020, une enquête de l’Ifop auprès des résidents de villes françaises de plus de 100 000 habitants indiquait que 65% d’entre eux approuvaient un passage à 30 km/h dans les centres-villes et certains quartiers.
Ce soutien apporté par les Parisiens à la nouvelle réglementation mise en place le 30 août ne doit pas masquer l’important clivage qu’elle suscite dans la population. En effet, selon le mode de déplacement privilégié par les personnes interrogées, la perception qu’elles en ont est radicalement différente. Ainsi, si 77% des cyclistes et 62% des usagers des transports en commun se disent satisfaits par cette mesure, c’est loin d’être le cas des conducteurs d’automobiles et des pilotes de deux roues motorisés qui sont 36% et 29% seulement à l’approuver. Dans un contexte de circulation et de stationnement difficiles, ces derniers vivent cette mesure comme une contrainte supplémentaire qui leur est imposée.
L’autre source de divergences est clairement politique : les électeurs de la socialiste Anne Hidalgo (81%) et de l’écologiste David Belliard (72%) au premier tour des élections municipales de 2020 y sont naturellement favorables tandis que ceux de la candidate Les Républicains Rachida Dati marquent clairement leur différence avec un faible 31% d’adhésion. Entre ces deux tendances, les proches de La République en Marche montrent un enthousiasme plus mesuré avec 61% d’avis favorables aux 30 km/h.
Une mesure dont les Parisiens pensent qu’elle portera ses fruits
A l’évidence, les Parisiens interrogés estiment que ce passage aux 30 km/h devrait entraîner son lot de retombées positives. Ils sont ainsi près des 3/4 (71%) à s’attendre à une meilleure sécurisation des rues de la capitale pour les personnes les plus vulnérables (piétons, cyclistes, enfants et personnes âgées), et les 2/3 (66%) à espérer une amélioration concrète de la sécurité routière. En ce qui concerne la réduction des nuisances sonores, autre cheval de bataille de la municipalité parisienne, 60% des répondants pensent que cette mesure va dans le bon sens. En revanche, un peu plus de la moitié des Parisiens seulement (52%) jugent que diminuer ainsi la vitesse constitue un bon moyen pour lutter contre le changement climatique. En cela, les résultats d’une étude publiée très récemment par l’établissement public Cerema donnent plutôt raison aux sceptiques : à vitesse moyenne, les chercheurs ont calculé qu’une voiture roulant à 30 km/h polluait davantage qu’une automobile lancée à 50 km/h…
Circulation et stationnement, cauchemars des automobilistes à Paris
Ce n’est évidemment pas une surprise, mais la confirmation est sans appel : 81% des personnes interrogées disent qu’il est difficile de circuler dans Paris avec un véhicule motorisé, 36% des automobilistes et 30% des utilisateurs de deux roues motorisés jugeant même cela « très difficile ».
Il n’est donc guère étonnant de voir l’offre de stationnement (31%) et les conditions de circulation (27%) recevoir le plus faible taux de satisfaction auprès des Parisiens alors que l’offre en transports en commun (76%), les systèmes de véhicules en libre-service (63%) et le nombre de pistes et de bandes cyclables (58%) sont majoritairement jugés satisfaisants.
Oui à la réduction de la place de la voiture, non aux mesures « radicales »
Si la politique visant à réduire la place de la voiture dans Paris rencontre toujours l’adhésion d’une majorité (58%) de la population, ce soutien est toutefois en baisse comparé à une précédente étude Ipsos sur le sujet en 2018 (66% d’avis favorables). Comme pour la limitation à 30 km/h, le clivage est net entre électeurs de droite, qui rejettent cette politique, et de gauche qui l’approuvent, ainsi qu’entre usagers d’engins motorisés qui y sont hostiles au contraire des usagers des transports publics et des cyclistes par exemple.
Mais s’ils sont séduits par l’idée d’une automobile moins omniprésente dans leur environnement, les Parisiens ne sont pas pour autant favorables à la prise de mesures réellement coercitives : ils sont seulement 38% pour l’augmentation du prix des PV, 31% pour la hausse des tarifs de stationnement dans les rues pour les automobiles et 30% à être d’accord avec la proposition de la diminution des places de stationnement dans la rue ou en sous-sol.
En revanche, une majorité se dégage assez nettement en faveur de l’instauration du stationnement payant pour les deux roues motorisés (64%) et pour réserver certaines places aux véhicules électriques (62%).
L’ensemble des autres mesures concernant le développement des pistes cyclables, de zones piétonnes dans tous les quartiers, la gratuité des transports pour les moins de 18 ans ou encore l'interdiction de circuler, pour les véhicules diesel construits avant 2006, à l'intérieur du périmètre établi par la ZFE du Grand Paris, délimité par l'A86 remportent à des degrés divers une majorité d’avis favorables.
Fermeture des voies sur berges rive droite : l’adhésion progresse
Lorsque la municipalité a décidé en 2016 de réserver 3,3 kilomètres de voies sur berges rive droite aux piétons et aux cyclistes, les Parisiens étaient pour le moins partagés. Une enquête Ifop menée à l’occasion de la mise en place de cette mesure indiquait que 55% des personnes interrogées considéraient qu’il s’agissait là d’une bonne chose. 5 ans plus tard, l’enquête conduite pour Mister Turbo montre que l’opinion ne s’est pas retournée et qu’au contraire, 60% des Parisiens sont aujourd’hui satisfaits de cette fermeture des voies sur berges à la circulation automobile. Mais comme pour la mise en œuvre des 30 km/h, les avis restent tranchés. Celles et ceux qui utilisent leur voiture pour travailler ne sont par exemple que 32% à approuver ce dispositif quand 74% des cyclistes s’en réjouissent.
Étude menée par l’Ifop pour Mister-Turbo.com auprès d’un échantillon de 1 008 personnes, représentatif de la population de la commune de Paris âgée de 18 ans et plus, par questionnaire auto-administré du 20 au 24 août 2021.
Pour accéder à l’analyse de l’enquête, cliquez ci-dessous :