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Tout savoir sur le capteur PMH : quelle est son utilité ? Où le trouver ? Pannes ? Prix ?

Publié le 06/11/2024
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capteur de vilebrequin

Le PMH est probablement le capteur le plus précis de votre moteur : à 3 000 tr/min, il doit gérer 50 explosions par seconde avec une précision au dixième de milliseconde. Quand il fatigue, votre moteur peut caler sans prévenir ou perdre toute sa puissance en plein dépassement. 

Le PMH est probablement le capteur le plus précis de votre moteur : à 3 000 tr/min, il doit gérer 50 explosions par seconde avec une précision au dixième de milliseconde. Quand il fatigue, votre moteur peut caler sans prévenir ou perdre toute sa puissance en plein dépassement. 

Prix de la pièce : entre 50 et 180 €. Prix des dégâts s'il casse : jusqu'à 2 000 € sur un diesel moderne. Voici tout ce qu’il faut savoir pour éviter le scénario catastrophe.

À quoi sert le capteur PMH ?

Le capteur Point Mort Haut, ou PMH, indique au calculateur la position exacte des pistons dans le moteur. C'est le PMH qui permet au moteur d'injecter le carburant et de déclencher l'étincelle au bon moment.

Sur un moteur moderne, le PMH doit être précis au degré près. À un régime courant de 3 000 tr/min en ville, le piston monte et descend 50 fois chaque seconde. À 6 000 tr/min sur autoroute, c'est 100 fois par seconde. Un décalage de quelques degrés et c'est le raté d'allumage, voire la casse moteur sur les diesels à haute pression.

Le PMH consiste en une roue dentée montée sur le vilebrequin. Elle comporte généralement 58 dents, avec un espace de 2 dents manquantes qui sert de « repère ». En lisant le passage des dents, le capteur détermine la position et la vitesse de rotation du moteur.

Sur essence comme sur diesel, ces deux informations sont absolument VITALES. Dans un véhicule essence, elles permettent de déclencher l'étincelle exactement 10 à 40° avant le point mort haut selon le régime. Sur diesel Common Rail, elle synchronise les nombreuses injections (jusqu'à 7 par cycle) avec une précision de 0,1 milliseconde.

Le PMH fait partie d'un trio de capteurs avec le capteur d'arbre à cames et le capteur de cliquetis. Ensemble, ils permettent au calculateur d'optimiser en temps réel l'injection et l'allumage selon la charge, la température, le régime, et même la qualité du carburant.

💡 L’invention du PMH, un tournant dans l’industrie automobile

Inventé dans les années 1980 sur les premières injections électroniques, le PMH a permis des progrès spectaculaires : -  30 % sur la consommation par rapport aux anciens carburateurs, - 70 % d'émissions polluantes et une fiabilité bien supérieure aux systèmes mécaniques (allumeur, rupteur). Si aujourd'hui, vous ne passez pas vos dimanches matin à régler l'allumage et les rupteurs pour éviter les ratés moteur, c'est grâce au PMH. Merci Bosch et Magneti Marelli !

Où se trouve le capteur PMH sur votre voiture ?

Le capteur PMH se trouve TOUJOURS à proximité du vilebrequin, mais son emplacement exact va changer selon les constructeurs. Sur une Peugeot 208 ou une Citroën C3, il est super facile à repérer : juste derrière la poulie de vilebrequin, côté distribution. Vous ne pouvez pas le rater, il ressemble à un petit cylindre noir avec un connecteur électrique.

Sur les Renault (Clio, Mégane, Scénic), c'est une autre histoire. Le capteur se cache souvent sous le démarreur, ce qui complique sérieusement l’accès. On ne remercie pas la marque au Losange...

Les allemandes jouent aussi leur propre partition : sur les Golf, Audi A3 et autres moteurs du groupe VAG, le PMH se trouve généralement sur le bloc moteur, entre le carter d'huile et le volant moteur. C'est plus accessible que sur les Renault, mais il faut quand même lever la voiture et souvent démonter le cache sous moteur.

Comment repérer le capteur PMH sur ma voiture ?

Cherchez un connecteur électrique qui sort près de la poulie de vilebrequin. Il est généralement relié à un petit bloc noir de 3 - 4 cm de long. Si vous ne trouvez pas, suivez le faisceau électrique qui part du calculateur moteur : il y a toujours un fil qui mène au PMH.

Sur 90 % des voitures en circulation en France, vous allez tomber sur l'une de ces trois configurations :

  • Type PSA : visible depuis le haut, accès facile ;
  • Type Renault : caché sous le démarreur, accès compliqué ;
  • Type VAG : visible par dessous, accès moyen.

Mais il y a quelques exceptions : sur certaines 1.6 HDi PSA/Ford par exemple, le capteur PMH joue à cache-cache derrière la clim. Même chose sur les derniers moteurs Nissan, où il faut parfois démonter pas mal de pièces pour l'atteindre, dans ce qui s’apparente à une partie de Tetris sous le capot. Évidemment, au moindre doute, rendez-vous au garage.

capteur de régime

Les 4 symptômes qui indiquent une panne du capteur PMH

1. Le moteur s'arrête pile après le démarrage

C'est LE symptôme caractéristique du PMH défaillant : votre moteur démarre normalement mais cale systématiquement au bout de 2 - 3 secondes. Pas avant, pas après. C'est logique : au démarrage, le calculateur utilise une cartographie par défaut. Mais dès qu'il a besoin des infos du PMH pour affiner l'injection, plus de signal, plus de moteur.

Ce qui est troublant, c'est que le moteur redémarre immédiatement après... pour recaler 2 - 3 secondes plus tard. Et vous pouvez recommencer ce petit manège 50 fois, ce sera toujours pareil (ne le faites surtout pas, sinon adieu la batterie, le démarreur, l’allumage…). Si vous avez ce symptôme, il y a 9 chances sur 10 que ce soit votre PMH qui rend l'âme.

⚠️ Attention quand même : si votre moteur refuse complètement de démarrer ou s'il cale de façon aléatoire, c’est probablement autre chose. Le PMH a cette particularité de faire caler le moteur toujours au même moment, comme un métronome. C'est sa signature.

👨‍🔧 Le conseil du mécano

Si vous avez une valise diagnostic (ou un ami qui a une valise diagnostic), regardez les « paramètres moteur en temps réel ». Avec un PMH HS, le régime moteur affiché sera complètement fantaisiste : 0 tr/min alors que le moteur tourne, ou 16 000 tr/min au ralenti !

2. La voiture donne des coups en accélérant

Voilà un autre signe qui ne trompe pas : quand vous accélérez, votre voiture a des réactions brutales, comme si quelqu'un actionnait le frein et l'accélérateur en même temps. Ces à-coups sont particulièrement marqués entre 2 000 et 3 000 tours/minute, là où le moteur travaille le plus.

C'est typique d'un PMH qui envoie des infos erronées par intermittence. Le calculateur reçoit des positions de piston fantaisistes et déclenche l'injection ou l'allumage au mauvais moment. 

Sur un diesel, ça se traduit par des « coups de boutoir » assez violents. En essence, c'est plus des ratés francs, comme si on coupait brutalement le contact.

3. Un voyant moteur qui joue au yoyo

Celui-là, il va probablement vous rendre fou : le voyant moteur s'allume... puis s'éteint tout seul au prochain démarrage. Il peut rester éteint pendant 2 - 3 jours avant de se rallumer sans prévenir.

Ce comportement erratique est caractéristique d'un PMH qui commence à fatiguer. Quand le capteur chauffe, il envoie des signaux incohérents et le voyant s'allume. Une fois refroidi, il remarche normalement jusqu'à la prochaine défaillance. C'est particulièrement vrai sur les moteurs essence, où le PMH est plus exposé à la chaleur.

👨‍🔧 Le conseil du mécano

Si votre garagiste branche la valise, il trouvera probablement un code « P0335 » ou « P0336 ».

4. Le moteur s'étouffe à haut régime

Typique d'un PMH fatigué : passé 4 000 – 4 500 tours, votre moteur perd brutalement toute sa puissance. C'est comme si quelqu'un coupait l'arrivée de carburant. Sur autoroute, c'est particulièrement stressant : vous accélérez pour doubler et d'un coup, plus rien.

En fait, plus le moteur tourne vite, plus le PMH doit être précis. À haut régime, le PMH défaillant n'arrivera plus à suivre la cadence. Il enverra des infos avec du retard au calculateur qui, par sécurité, coupe une partie de la puissance. Sur les diesels récents, le moteur bascule carrément en mode dégradé.

👨‍🔧 Le conseil du mécano

Faites le test sur une route dégagée : accélérez progressivement en 3e ou 4e jusqu'à 4 500 tours. Si la coupure arrive pile à ce régime à chaque fois, c'est le PMH. Si la perte de puissance est progressive ou aléatoire, cherchez plutôt du côté de la pompe à carburant ou du turbo.

Peut-on rouler avec un capteur PMH défaillant ?

Tout dépend de comment votre PMH lâche. S'il est complètement mort et que votre moteur cale après 2 - 3 secondes, la question ne se pose même pas : vous n'irez nulle part. Mais si le capteur est juste fatigué, avec des ratés occasionnels, il y a match.

Sur un moteur essence, vous pouvez rentrer chez vous ou jusqu'au garage en roulant doucement. Le pire qui puisse arriver, c'est un raté d'allumage qui secoue un peu le moteur. Évitez juste l'autoroute et les hauts régimes où les ratés sont plus fréquents.

Sur un diesel Common Rail récent, c'est une autre histoire. Le PMH gère des injections ultraprécises à 2 000 bars de pression. Un mauvais timing et vous risquez de casser un piston ou de tordre une bielle. Sur ces moteurs, quand le voyant s'allume et que le mode dégradé s'enclenche, direction le garage à 50 km/h max.

Les vieux diesels atmosphériques sont plus tolérants. Comme leur injection est mécanique, le PMH sert surtout à gérer le ralenti et les cartographies. Vous pouvez rouler quelques jours avec un PMH défaillant, même si le moteur va consommer plus et fumer un peu.

👨‍🔧 Le conseil du mécano

Si vous avez un symptôme caractéristique d’un PMH défaillant, ne vous fiez pas à votre moteur qui tourne encore à peu près normalement. Un PMH fatigué peut lâcher d'un coup. Et si ça arrive en plein dépassement sur l'autoroute, la situation peut vite devenir critique. Le dépannage vous coûtera jusqu’à trois fois le prix d'un PMH neuf.

capteur pmh

Combien coûte le changement de capteur PMH ? Faut-il systématiquement changer ou on peut réparer ?

Le PMH est une pièce électronique scellée : aucune réparation n’est possible. Et méfiez-vous des « astuces » qui circulent sur le web comme le nettoyage aux ultrasons ou le recalibrage. Sur un capteur moderne, c'est peine perdue.

Côté budget, comptez entre 50 et 180 € pour le capteur seul selon les modèles. Quelques exemples (sans main-d’œuvre) : 

  • Autour de 50 € sur une Clio 4 ou une 208
  • 80 - 90 € pour la plupart des diesels PSA et Renault
  • 120 - 180 € sur les allemandes premium comme les BMW Serie 3 ou Audi A4

La main d'œuvre, c'est là que ça fait mal. Selon l'emplacement du capteur :

  • 1h sur une 208 ou C3 récente : environ 70 € ;
  • 2h sur une Mégane 4 où il faut démonter plusieurs protections : autour de 140 € ;
  • 2h30 sur certaines Audi A4/A6 où il faut passer par le dessous : environ 175 €

👨‍🔧 Le conseil du mécano

Prenez toujours la pièce d'origine ou une grande marque (Bosch, Delphi, Valeo). Les PMH premier prix à 25 € tiennent rarement plus de 6 mois. Et comme la main d'œuvre coûte 2 - 3 fois plus cher que la pièce, autant ne pas devoir y repasser dans quelques mois.

Peut-on changer son capteur PMH soi-même ?

Sur une 208 ou une C3, un bricoleur averti peut s'en sortir en 2h avec une clé de 10 et un tournevis Torx. Le capteur est visible dès qu'on soulève le cache moteur et son connecteur électrique se débranche facilement.

Sur la plupart des autres modèles, oubliez : le capteur est planqué sous un dédale de durites et de supports. Sans documentation technique ni outillage spécifique, vous risquez de passer votre dimanche sous le capot, en vain.

À noter : sur les moteurs récents, il faut réinitialiser le calculateur après le changement du PMH. Sans valise diagnostic, impossible de finaliser l'intervention.