Le moteur Renault 1.5 dCi est le diesel le plus vendu en France avec plus de 13 millions d'exemplaires. On le trouve aussi bien sous le capot d'une Dacia à 8 000 € que d'une Mercedes Classe A à plus de 40 000 €.
Le moteur Renault 1.5 dCi est le diesel le plus vendu en France avec plus de 13 millions d'exemplaires. On le trouve aussi bien sous le capot d'une Dacia à 8 000 € que d'une Mercedes Classe A à plus de 40 000 €.
Si la majorité des versions dépassent les 350 000 km lorsqu’elles sont impeccablement entretenues, certaines vont casser à 180 000, principalement à cause d’un défaut de fabrication des coussinets de bielle. Ses pannes les plus courantes peuvent coûter de 80 € à 5 000 € selon la version et la fréquence de l’entretien.
Vous l’aurez compris, la rédaction de Mister Turbo revient aujourd’hui sur l’un des moteurs français les plus emblématiques de l’histoire de l’automobile. C’est parti !
Le 1.5 dCi : pourquoi ce moteur a une si bonne réputation ?
Le K9K, plus connu sous le nom de 1.5 dCi, est probablement le diesel le plus répandu en France , avec plus de 13 millions d'exemplaires produits depuis 2001.
À l'époque, Renault cherchait à remplacer ses vieux 1.9 diesel en réduisant la cylindrée pour diminuer la consommation et les émissions de gaz à effet de serre. C’est ce qu'on appelle le downsizing.
Le premier diesel à injection directe chez Renault
Ce moteur de 1 461 cm3 a marqué un vrai tournant chez Renault : c'était leur premier diesel à injection directe Common Rail. Les premières versions utilisaient une technologie Delphi avant de passer chez Bosch pour gagner en fiabilité et monter jusqu'à 1 600 bars de pression d'injection.
Côté turbo, Renault a fait appel aux meilleurs : Borg Warner et Garrett ont fourni leurs turbos à géométrie variable… une prouesse d’ingénierie qui apporte du couple à bas régime sans sacrifier la puissance à haut régime.
Le système de levée variable des soupapes est probablement l'un des points forts de ce moteur. Il optimise le remplissage des cylindres quel que soit le régime. La chambre de combustion a quant à elle été conçue pour créer un effet « swirl », un tourbillon d'air qui améliore le mélange air - gazole. Résultat : une combustion plus efficace et donc moins de particules.
Un moteur ultra-polyvalent, de Dacia à Mercedes
Son succès, le 1.5 dCi le doit aussi à sa modularité exceptionnelle. On le retrouve dans la petite Clio et la Mégane familiale chez Renault, mais aussi dans les Qashqai et Juke chez Nissan, dans toute la gamme Dacia, et même sous le capot de certaines Mercedes (Classe A et B). Les versions vont de 65 à 115 chevaux selon les modèles, avec des couples allant de 160 à 260 Nm.
L'évolution du moteur suit celle des normes antipollution. L’année 2005 a marqué le passage aux injecteurs Bosch et le renforcement des coussinets de bielle, qui étaient le point faible des premières versions.
L’année 2007 voit l'arrivée du FAP. L’année 2016 est celle de l'AdBlue qui vient répondre aux normes Euro 6. Les dernières versions du moteur intègrent un EGR refroidi avec bypass et un catalyseur DeNOx.
Les différentes versions du 1.5 dCi : laquelle équipe votre véhicule ? Laquelle éviter dans le marché d’occasion ?
Vous avez un véhicule équipé du 1.5 dCi ? Ou peut-être que vous vous apprêtez à faire l’acquisition d’une voiture d’occasion équipée du moteur 1.5 dCi de Renault ? Voici ce qu’il faut savoir sur les différentes versions.
Pour identifier votre version du 1.5 dCi regardez le code moteur sur la plaque constructeur (typiquement K9K suivi de trois chiffres). Ce code vous dira tout sur votre moteur.
Le 1.5 dCi de première génération
Les premières versions (2001 - 2005) portent les codes K9K 700 à 704. Ce sont les « petites » versions de 65 et 80 ch équipées d'un turbo Borg Warner à géométrie fixe et d'injecteurs Delphi. On les trouve sur les Clio 2, Kangoo 1 et les premières Mégane 2. Attention : ces versions souffrent du fameux problème de coussinets de bielle.
Le 1.5 dCi de 2005 à 2007
De 2005 à 2007, nous sommes sur les K9K 722 à 729 qui développent 85 à 105 ch. Ces versions bénéficient d’injecteurs Bosch plus fiables et de coussinets renforcés. Le turbo passe en géométrie variable sur les versions puissantes. C'est l'âge d'or du 1.5 dCi, avec une fiabilité exemplaire.
Le 1.5 dCi de 2007 à 2012
Les K9K 830 à 837 marquent l'arrivée du FAP. Ces versions de 85 à 110 ch équipent massivement les Mégane 3, Scénic 3 et les premières Qashqai. Le système d'injection monte à 1 600 bars. C'est la génération la plus polyvalente.
Le 1.5 dCi de 2012 à aujourd’hui
Les K9K 892 à 898 passent aux normes Euro 5 puis Euro 6. La puissance grimpe jusqu'à 115 ch, mais la mécanique devient plus complexe avec l'ajout de l'AdBlue et d'un EGR refroidi. Ces versions plus sophistiquées demandent un entretien rigoureux.
Pour les dernières versions Euro 6d-temp (2018+), le code commence généralement par K9K 6xx. Ces moteurs intègrent toute la panoplie antipollution moderne : FAP, SCR, double EGR. Ils sont plus propres, mais aussi plus complexes à entretenir.
💡 Le conseil du mécano |
La génération 2005-2007 (K9K 722-729) reste la plus recherchée sur le marché de l'occasion : fiable et simple à entretenir. En revanche, évitez les versions pré-2005, à moins d'avoir la certitude que les coussinets ont été remplacés. |
Les points forts et les points faibles du 1.5 dCi selon les générations
Nous vous avons résumé tout ça dans le tableau suivant :
Génération |
Points forts |
Points faibles |
K9K 700-704 (2001-2005) |
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K9K 722-729 (2005-2007) |
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K9K 830-837 (2007-2012) |
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K9K 892-898 (2012-2018) |
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K9K 6xx (2018+) |
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Quelle est la vraie durée de vie d'un 1.5 dCi ?
Tout dépend de ce qu'on entend par « durée de vie ». Un 1.5 dCi bien entretenu peut facilement atteindre les 300 000 km sans intervention majeure. Mais attention, il faut distinguer plusieurs phases dans sa durée de vie, que ce soit sous le capot d’une Dacia ou d’une Mercedes.
Premier palier : 150 000 km
C'est généralement à ce kilométrage qu'interviennent les premières alertes : vanne EGR encrassée, turbo qui commence à montrer des signes de fatigue, injecteurs qui perdent en efficacité, etc.
Sur les versions avec FAP (post-2007 donc), c'est aussi le moment où le filtre à particules commence à saturer définitivement.
Deuxième palier : 200 000 - 250 000 km
C’est la phase critique où les jeux mécaniques s'accentuent. La pompe à injection peut montrer des signes de faiblesse (surtout sur les versions 110 ch), les injecteurs deviennent souvent bruyants au ralenti. Sur les versions Euro 5/6, le système EGR devra probablement être complètement remplacé à ce stade.
Au-delà de 300 000 km
Seuls les moteurs parfaitement entretenus atteignent ce kilométrage sans reconstruction. Les versions 85 ch, moins sollicitées, y parviennent plus facilement que les 105 / 110 ch. La consommation d'huile augmente sensiblement (jusqu'à 1 L / 2 000 km), signe de l’usure normale des segments.
Points de vigilance selon les versions
- 2001 - 2005 : rarement plus de 180 000 km à cause des coussinets fragiles
- 2005 - 2007 : les plus endurantes, souvent 350 000 km avec un bon entretien ;
- 2007 - 2012 : limitées par la durée de vie du FAP vers 250 000 km ;
- Post-2012 : trop récentes pour avoir un retour définitif.
💡 Le conseil du mécano |
La clé pour dépasser 250 000 km ? Des vidanges rapprochées (15 000 km max), du carburant de qualité et surtout, ne jamais rouler en sous-régime. Ce moteur préfère tourner à 2 000 tr/min qu'à 1 200. |
Les 4 pannes les plus courantes du 1.5 dCi (et le coût de réparation)
1. La casse des coussinets de bielle (versions 2001 - 2005)
Spécifique aux premiers 1.5 dCi, ce problème vient du revêtement des coussinets de bielle dont Renault avait retiré le plomb pour des raisons environnementales.
Ces coussinets s'usent prématurément, surtout en conduite urbaine et sous-régime. Il faut guetter le claquement métallique au démarrage qui s'intensifie avec le régime.
Coût de réparation : 1 500 – 2 000 € pour un remplacement préventif des coussinets, mais comptez 4 000 – 5 000€ si le moteur a déjà cassé.
2. Le blocage de la vanne EGR (toutes versions)
La conception particulière du circuit EGR du 1.5 dCi le rend particulièrement sensible à l'encrassement. La vanne se bloque généralement en position fermée vers 80 000 km et provoque des fumées noires et une perte de puissance. Le nettoyage est possible, mais temporaire.
Coût de réparation : 80 – 120 € pour un nettoyage, 350 – 400 € pour un remplacement complet.
3. La défaillance de la pompe à vide (versions 2005 - 2012)
Un défaut récurrent sur les K9K : la membrane de la pompe à vide se perce. Conséquence : perte progressive du freinage et un sifflement caractéristique sous le capot. Cette panne survient généralement entre 130 000 et 180 000 km.
Coût de réparation : 200 – 300 € pièce et main d'œuvre.
4. L'usure prématurée des arbres à cames (versions 110 / 115 ch)
C’est une panne caractéristique des versions les plus puissantes du 1.5 dCi : l'arbre à cames s'use anormalement vite côté pompe haute pression et provoque une perte de pression carburant progressive.
Les symptômes sont classiques : des à-coups à l'accélération et un manque de puissance au-delà de 3 000 tr / min.
Coût de réparation : 800 – 1 200 € pour l'intervention complète.
💡 Le conseil du mécano |
Sur le 1.5 dCi, surveillez particulièrement la consommation d'huile : une augmentation soudaine est souvent le signe avant-coureur d'un problème de coussinets ou d'arbre à cames. Mesurez votre niveau tous les mois : ce moteur ne devrait pas consommer plus de 0.5 L / 5 000 km. |